Malgré leur jeune âge, les Métropoles semblent déjà devoir se réinventer pour faire face aux crises climatiques, sanitaires, économiques, sociales. Face à ces enjeux globaux, un nouveau récit métropolitain émerge. Non exclusivement compétitives et plus coopératives, plus hospitalières et moins sélectives, mieux encastrées dans leurs géographies et plus respectueuses de leur environnement, frugales, neutres en carbone … quels sont aujourd’hui les signaux faibles de ces transformations métropolitaines ? Quelles actions sont ou pourraient être engagées localement pour accroître les leviers de résilience des métropoles, en lien avec leur environnement ?
Le colloque propose une mise en débat de ces questions sur la base des travaux menés par les chercheurs et acteurs de la plateforme « POPSU* - Grenoble » depuis 2019.
*Plateforme d'observation des pratiques et stratégies urbaines : programme national de recherche-action animé par le PUCA.
Trois séquences pour interroger les émergences
Le colloque s’organise en trois séquences, articulées autour de la présentation des résultats de recherche, suivie de débats et controverses avec les praticiens et décideurs.
La Métropole expérimentale
Souvent qualifié de « technopolitain », le modèle socio-économique grenoblois a été fragilisé par les crises récentes et peine à entraîner dans son sillage le reste de l’économie locale. Dans ce contexte, la capacité d’adaptation du système économique local repose sur un élargissement de ses bases économiques, sur sa capacité à saisir les opportunités de la transition numérique et écologique, mais également, à l’instar de nombreux autres territoires, de l’émergence de pratiques entreprenariales alternatives. Celles-ci reposent sur des initiatives individuelles ou collectives, relevant de l’expérimentation au sein de l’économie sociale et solidaire.L’enjeu de résilience ne serait-il pas dans le dialogue et la possible (ré)conciliation entre une économie extra-ordinaire, (innovante, technologique et compétitive) et une économie ordinaire (essentielle, sociale et locale) ?
La Métropole géographique
La métropole grenobloise est inscrite dans un contexte géographique spécifique. Les travaux réalisés montrent qu’une meilleure prise en compte par les politiques publiques des paysages ordinaires, comme extra-ordinaires, peut contribuer à la résilience urbaine. Les stratégies de domestication de l’environnement alpin, largement dominantes au XXèmesiècle, semblent en effet s’effacer au profit d’un développement territorial plus intégré et adapté de façon souple aux besoins et contraintes des plaines comme des pentes. Ces évolutions ne témoignent-elles pas d’un ré-encastrement salutaire de la ville dans son environnement ?
La Métropole hospitalière
Après la crise extrêmement sévère de 2008, les Métropoles sont apparues comme des leviers essentiels de la reprise économique. Pourtant, à peine plus de 10 ans après, elles apparaissent fragilisées, voire même hostiles pour certains auteurs. C’est dans ce contexte que les chercheurs grenoblois ont proposé de travailler sur l’hospitalité métropolitaine. Notion polysémique et non consensuelle, l’hospitalité renvoie autant à l'ordinaire qu'à l'extra-ordinaire de l'attractivité, redéfinissant ainsi les pourtours des politiques de l'accueil. Quels seraient alors les implications d’une mise à l’agenda de l’hospitalité à l’échelle des espaces métropolitains ?